Université d’été Academia Christiana 2025 : former la jeunesse catholique pour restaurer la civilisation
- Academia Christiana
- il y a 2 jours
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Deux rendez-vous cet été : en Provence et dans l’Ouest de la France
Depuis 2013, Academia Christiana organise des universités d’été qui rassemblent chaque année des centaines de jeunes catholiques et bien plus : étudiants, jeunes actifs, familles en devenir, convertis récents ou simples chercheurs de sens.
En 2025, deux sessions auront lieu : en Provence (21-27 juillet) et dans les Pays de la Loire (18-24 août). Deux occasions pour les moins de 30 ans de vivre une semaine de formation intégrale, où se conjuguent foi, raison et enracinement.
Un rendez-vous incontournable de la jeunesse catholique engagée
En douze ans, l’université d’été d’Academia Christiana est devenue le carrefour privilégié d’une jeunesse catholique qui refuse la démission face au déclin culturel et spirituel. Chaque été, des lycéens, des étudiants, de jeunes familles, mais aussi des participants venus d’Europe et du Canada, se retrouvent pour se former à la lumière de la doctrine sociale de l’Église et de la pensée d’Aristote et de saint Thomas d’Aquin.

Formation intellectuelle, vie spirituelle et enracinement concret
Loin des abstractions désincarnées, Academia Christiana propose une formation complète : plus de 20 cours et ateliers sur la philosophie politique, l’actualité sociale, le catéchisme, les savoir-faire manuels et les engagements professionnels. Chaque journée est rythmée par des conférences, des travaux en équipe, du sport (football, rugby, boxe…) et des temps de prière.
La messe traditionnelle (forme extraordinaire du rite romain) est célébrée quotidiennement, sans obligation, et des prêtres sont disponibles pour confesser, enseigner et accompagner chacun. L’université d’été se veut aussi accueillante aux non-baptisés et aux chercheurs de vérité, dans un esprit d’ouverture respectueux de l’Église catholique.
Une école de la convivialité et du bien commun
Academia Christiana refuse le modèle du consommateur passif. Ici, chacun s’engage : services communs, entraide, vie communautaire, le tout dans une ambiance fraternelle et joyeuse. Chaque soir, le bar associatif devient le théâtre d’échanges et de rencontres, loin des réseaux virtuels. Le week-end, les plus de 30 ans peuvent nous rejoindre pour découvrir cette dynamique, à l’occasion d’un festival du bien commun (journées portes-ouvertes de l'université d'été).
Une participation accessible pour tous
Le prix d’inscription couvre l’hébergement, les repas faits maison avec des produits locaux et biologiques, et toutes les activités. Des tarifs solidaires sont proposés aux étudiants, et il est possible de soutenir Academia Christiana en parrainant un participant. L’inscription se fait dans un esprit de simplicité : ni frais cachés, ni esprit lucratif, mais un appel à la générosité pour le bien commun.

"Nous ne sommes pas seuls" : le thème 2025
Alors que l’Europe occidentale traverse une crise profonde d’identité et de transmission, il est essentiel de rappeler que le combat pour la civilisation chrétienne n’est ni isolé ni anachronique. Comme le souligne le Concile Vatican II dans Gaudium et Spes : « La culture, en effet, doit viser à développer intégralement la personne humaine et à répondre aux besoins de la société » (GS, §59). Partout dans le monde, des peuples s’efforcent de conjuguer fidélité à leurs racines et résistance aux forces dissolvantes de la modernité.
De l’Espagne à la Hongrie, de la Corse au Mexique, de la Birmanie au Liban, les exemples abondent de ces « sursauts enracinés » où s’exprime la vitalité des traditions face aux logiques uniformisantes. Comme le rappelait Léon XIII dans Rerum Novarum : « Il n’est pas permis de changer arbitrairement la constitution essentielle des sociétés » (RN, §12). Face à la « société liquide » décrite par Zygmunt Bauman et analysée, en France, par des auteurs comme Christophe Guilluy (La France périphérique) ou Jérôme Fourquet (L’archipel français), ces expériences de résistance sont autant de signes d’espérance.
Saint Augustin déjà avertissait : « Un peuple, c’est une multitude d’êtres raisonnables associés par la communauté des choses qu’ils aiment » (La Cité de Dieu, XIX, 24). Le défi contemporain est précisément celui de raviver ces « choses aimées » : la famille, la foi, la terre, les œuvres. Saint Thomas d’Aquin, dans la lignée d’Aristote, nous rappelle que le bien commun n’est pas la somme des intérêts particuliers, mais ce qui permet à chacun d’atteindre sa perfection propre en communion avec autrui (Somme Théologique, II-II, q.58 a.5).
Benoît XVI a fortement souligné l’enjeu culturel de la foi : « Une foi réduite à l’habitude culturelle est aujourd’hui incapable de se confronter à la grande crise de civilisation » (Discours au Collège des Bernardins, 2008). De son côté, Jean-Paul II insistait : « Une nation qui perd la mémoire de son histoire est vouée à disparaître » (Discours à l’UNESCO, 1980). Cette conscience historique, essentielle à la transmission, est aussi au cœur de la pensée de Gustave Thibon : « Le déraciné est celui qui n’a pas su se nourrir de la sève de sa tradition, qui a rompu le fil de sa filiation » (Notre regard qui manque à la lumière).
Contre l’illusion d’un homme « hors sol », réduit à l’individu-consommateur, des penseurs comme Patrick Buisson (La fin d’un monde), Yann Raison du Cleuziou (Les catholiques en France de 1789 à nos jours), ou Jean-Claude Michéa (L'empire du moindre mal) ont dénoncé le nihilisme libéral et l’oubli des liens organiques. Heidegger, dans Lettre sur l'humanisme, rappelait la nécessité d’un « retour à l’être » face à l’arraisonnement technique.
À Academia Christiana, nous croyons que la renaissance passe par la « reconstruction des communautés naturelles », comme l’enseignait Pie XI dans Quadragesimo Anno : « L’ordre social repose sur des cellules vitales : la famille, la paroisse, la corporation » (QA, §79). Le pape François lui-même, dans Laudato Si’, appelle à une écologie intégrale qui réconcilie l’homme avec sa terre, sa culture et son histoire (LS, §114).
Cette université d’été invite donc à un tour d’horizon des peuples en sursaut, non pour céder à l’exotisme des résistances lointaines, mais pour nourrir notre propre fidélité.
Un esprit de service pour former des bâtisseurs
Academia Christiana n’est pas une simple "formation catholique" : c’est une école d’engagement, une école de vie. Ici, on apprend à se gouverner soi-même pour mieux servir les autres. Loin de toute posture idéologique, nous voulons former des jeunes enracinés, capables de s’engager dans la cité, dans l’Église, dans le monde professionnel.
Car "être fidèle, c’est déjà être révolutionnaire", comme le disait Pierre Boutang.
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