La XIème université d'été d'Academia Christiana se tiendra du 14 au 20 août dans la région Pays de la Loire.
Présentation du thème
Le thème de cette année est : "La beauté sauvera-t-elle le monde ? - Une culture au service du bien commun".
Ce thème sera décliné selon trois axes :
Les causes qui permettent de comprendre la disparition du soucis esthétique
Les caractéristiques essentielles qui permettent de comprendre l’art européen et chrétien
Des exemples aux XXeme et XXIeme siècle d’artistes ou de courant qui ont produit un art en continuité avec nos traditions esthétiques.
Un constat simple mais important est que notre époque ne léguera rien de beau aux générations futures. Toutes les générations passées nous ont léguées des édifices, des meubles, des objets. Nous, nous ne contruisons des habitations que pour quelques décennies, et nos objets sont jetés au bout de quelques années. Nous sommes une époque parfaitement stérile du point de vue de la longue durée. C'est assez vertigineux quand on y pense. Dans un livre paru il y a quelques années, "Béton", Anselm Jappe dit même que le viaduc de Millau, dont on s'enorgueillit comme l'une des merveilles contemporaines, devra être démonté dans 80 ans, car il et en béton armé, qui a de très mauvaises propriétés sur la longue durée. Même nos "merveilles" sont éphémères. Le pont du Gard, lui, sera encore debout.
La capacité d'attention à la beauté s'est amoindrie au cours des dernières décennies. Quand on est trop sur son smartphone, trop habitué au défilement des images, on devient incapable de voir un film ancien (trop lent), incapable de lire un livre (ça prend trop de temps), incapable d'écouter un morceau de musique classique, etc. Il y a encore quelques années, donc on ne parle pas de musique classique, les ouvertures de morceaux à la mode duraient 20 ou 30 secondes en moyenne. Aujourd'hui, ils durent entre 3 et 5 secondes, sinon les jeunes passent à autre chose. Il en est de même pour le cinéma, où il faut plus de coupures, plus d'images par seconde, etc.
La standardisation et la massification dans la production d'objets et de loisirs, évacue nécessairement la question de la beauté au profit de l'utilitaire. C'est notamment visible dans l'architecture. Il y a encore peu, nous avions des moyens infiniment moindres, et nous avons pu construire des villages beaucoup plus beaux que la totalité de ce qui se construit aujourd'hui. Werner Sombart voyait le monde devenir pareil partout. Cela s'est joué à la fin du XIXe siècle, quand la grande entreprise commença à s'infiltrer partout et à remplacer l'artisanat.
Les conceptions traditionnelles de la valeur, enracinées culturellement et esthétiquement, ont été subverties par une vision purement utilitaire de la valeur.
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