Après le vaccin bleu-blanc-rouge des souverainistes en quête de nouveau marché électoral, le vaccin sans propriété intellectuelle de Mélenchon, et en attendant le vaccin non-testé sur les animaux que le parti EELV finira par réclamer, voici le vaccin non conçu à partir de fœtus avortés, qui trouverait grâce aux yeux des catholiques.
Dans l’ensemble, toutes les voix autorisées dans les médias, à de rares exceptions près (comme Marion Maréchal), sont partisanes de la vaccination. Une telle unanimité, c’est formidable ! Dans la rue, c’est différent…
Alors, comme il y autre chose dans la vie qu’une maladie qui ne tue quasiment personne, parlons d’autre chose. Je voudrais, chers lecteurs, vous faire connaître une émission formidable, qui fait mon régal, dans la voiture, après la messe dominicale : Le Téléphone du Dimanche, sur RCF.
Grâce à celle-ci, les familles peuvent laisser un message à leurs proches placés derrière les barreaux. Ce bol d’air frais dans la fange médiatique française dresse un saisissant portrait de notre société. Les Manouches sont surreprésentés, ce qui est normal pour une émission catholique.
« La Marina », prénom visiblement très prisé de ces populations, et « le Papou » (surnom affectueux pour le grand-père) sont les deux personnages récurrents de cette émission qui ressemble parfois trait pour trait à une sitcom familiale. On y découvre des communautés resserrées, un Manouche n’appelant jamais seul Le Téléphone du Dimanche.
Rares sont les Maghrébins, qui ont d’autre moyen de communication plus direct, puisque leur nombre est tel dans les prisons qu’ils y font la pluie et le beau temps, en lien avec l’extérieur grâce à la collaboration des matons… Et aussi parce qu’un musulman convaincu ne perdrait pas son temps avec une radio de kouffar.
Toutefois, certains, plus intégrés que les autres, souvent avec un accent marseillais déformé par les intonations du bled, s’y aventurent. Essentiellement, un homme ou une femme, seuls au bout du fil, pour laisser un message à l’élu de leur cœur loin de la pesanteur tribale. Les Français de souche sont rarissimes. De temps à autre, un auditeur cultivé, qui s’entiche pour les détenus, leur laisse un message collectif où il évoque, avec des airs philosophiques, « l’immuabilité du temps ». On devine le bourgeois bien intentionné, bien que maladroit : « Courage, les gars ! » lance-t-il en conclusion.
Au « Téléphone du Dimanche », on surprend la faiblesse humaine dans ce qu’elle a de plus touchant. Ainsi, dans certains messages, l’auditeur tente de disculper son destinataire des larcins qui l’ont jeté derrière les barreaux, comme si la Justice avait mis RCF sur écoute. « T’inquiète, ose-t-il d’une voix mal-assurée, les juges verront bien que t’as rien fait ». Cette émission est une oasis de politesse et de gratitude : les « Bonjour Madame », « Merci Madame » fleurissent comme des lys au printemps.
A croire que les petits truands – on croise peu de criminels endurcis au Téléphone du Dimanche – sont plus polis que la plupart des gens. Le Téléphone du Dimanche est ce moment unique où les loups lèchent la main des brebis en s’excusant d’y laisser un poil gris.
Julien Langella
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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