top of page
Photo du rédacteurAcademia Christiana

Le Chemin de Croix de l'Arménie en Artsakh

L’Artsakh, plus connu sous le nom de Haut-Karabakh, est une région du Caucase disputée entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Voyons de plus près la situation au Caucase, les enjeux géopolitiques, les tenants et les aboutissants de cette guerre pour le contrôle du Haut-Karabagh.


Le Haut-Karabagh, déjà, où est-ce ? Il s’agit d’une petite région montagneuse située dans le sud du Caucase et peuplée de 150 000 habitants environ. Cette région, qui a souvent été disputée au cours des siècles, est généralement considérée comme historiquement arménienne, puisque c’est la 10ème province historique du royaume d’Arménie. Son important patrimoine chrétien témoigne d’ailleurs que la région est plutôt historiquement chrétienne et donc arménienne.


Alors que l’Arménie et l’Azerbaïdjan voisin faisaient partie de l’empire russe, après la Révolution bolchévique de 1917, les Arméniens et les Azéris se disputent le contrôle de cette région au sein de la toute jeune Union Soviétique. Les Azéris, galvanisés par le récent génocide des Arméniens perpétré dans la Turquie voisine, se livrent à des massacres d’Arméniens. En 1921, Staline décide finalement de rattacher le Haut-Karabagh à la république socialiste d’Azerbaïdjan. Cette situation perdure jusqu’à la fin des années 1980. En 1988, l’heure est à la Perestroïka en Union Soviétique, le Haut-Karabagh en profite pour proclamer unilatéralement son indépendance.

En 1991, l’Union Soviétique s’effondre et l’Arménie comme l’Azerbaïdjan deviennent chacun indépendants. L’Azerbaïdjan envoie donc ses troupes pour reconquérir le Haut-Karabagh, qu’il considère comme son territoire. De nombreux et violents affrontements éclatent entre les Azéris et les Arméniens. L’Azerbaïdjan impose un blocus sur le Haut-Karabagh, ce qui engendre une catastrophe humanitaire.


En 1994, enfin, les deux parties parviennent à signer un cessez-le-feu sous l’égide de la Russie, de la France et des États-Unis. Jusqu’en 2008, celui-ci avait plutôt bien été respecté. En 2008, un conflit frontalier est venu raviver les tensions. En 2016, les hostilités ont repris de plus belle lors d’une guerre de 4 jours, qui a fait plus de 200 morts. Fin septembre dernier, l’Azerbaïdjan a de nouveau attaqué le Haut-Karabagh. Cette dernière offensive a été plus meurtrière que les précédentes. Les pertes côté arménien sont particulièrement lourdes. Le 10 novembre dernier, les deux parties ont signé un cessez-le-feu. Le Haut-Karabagh a perdu beaucoup de territoire durant cette guerre.


D'un point de vue géopolitique, l’Arménie peut compter sur le soutien, prudent, de la Russie, puissance tutélaire dans la région, qui se pose en arbitre du conflit, et veille à préserver l’intégrité territoriale de l’Arménie. La communauté internationale a largement condamné l’agression azérie sur le Haut-Karabagh, néanmoins, sans soutenir réellement l’Arménie. La Turquie, quant à elle, soutient l’Azerbaïdjan, pour des raisons ethniques, religieuses, et culturelles. La Turquie cherche une continuité géographique entre tout l’espace turcophone. Pour ce faire, elle doit empiéter sur le territoire de l’Arménie, qui coupe l’Azerbaïdjan de la Turquie. Israël soutient l’Azerbaïdjan en lui fournissant des armes, en échange de livraison d’hydrocarbures. Le rôle de l’Iran est peut-être le plus ambigu. En effet, si l’Azerbaïdjan, à l’instar de l’Iran, est un pays chiite, l’Iran voit d’un très mauvais œil le rapprochement entre l’Azerbaïdjan et Israël, ennemi historique du régime de Téhéran. Ainsi, l’on peut interpréter ce cessez-le-feu comme une indéniable victoire d’Erdogan. L’Occident a brillé par son absence, et le rôle ambigu de la Russie et de l’Iran pose encore de nombreuses questions quant à l’avenir de la région.


Pour soutenir les Arméniens en Artsakh : Solidarité Arménie


Retrouvez nos émissions Fréquence Soleil Vert et Radio Virus : https://www.youtube.com/channel/UCltQ_dgR8-G8_mTlWE8QSKA

Notre bibliographie : https://dextra.fr/bibliographie/

Fréquence Soleil Vert

1 commentaire

1 Comment


Jean-noel Benoit
Jean-noel Benoit
Jan 21, 2021

Quel silence, quelle passivité de l'Occident "chrétien", à l'heure actuelle comme lors du génocide de 1915, pour le Haut-Karabagh comme pour le monastère de Dadivank - voire comme pour l'islamisation de la Sainte-Sophie de Constantinople!

Ma sympathie va évidemment aux Arméniens, ces héritiers de Grégoire de Narek - et pourtant je ne peux oublier qu'ils ont fourni de nombreux cadres au Parti du temps de l'URSS. Encore une fois, l'histoire ne peut être approchée de façon simplifiée. Cordialement.

Like
bottom of page