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Impfung macht frei - La vaccination rend libre

Les fermes incitations de notre Président à se faire vacciner se font toujours plus démesurées. Ces exhortations sont, dans l’esprit, une obligation. Les mesures sont prises pour forcer tous les Français à envahir les centres de vaccination, et les quelques droits accordés aux derniers réfractaires ne sont que des concessions tactiques pour les réduire à une minorité qu’il sera plus aisé de contraindre, bon gré mal gré. Il n’y a jamais eu d’intention de laisser un quelconque libre arbitre. Depuis le début, il y a un objectif, qui est la vaccination de tous les citoyens sans distinction, et toutes les manipulations sont bonnes pour arriver à cette fin. Toutes les opérations de propagande que permettent la technique moderne sont employés. Rien n’est affaire de principe, tout est une question de méthode.


La grande machine infernale de la subversion agit toujours selon un même procédé, qui est de transformer le sens des mots pour les rendre inconsistants, et impuissants à saisir le réel. Changer une centaine de définitions dans le dictionnaire, et vous renverserez une civilisation. Les concepts sont invoqués comme des incantations pour contrôler les foules. Satan est le père du mensonge, et sa progéniture est abondante. Le Parti communiste publiait à l’époque de l’Union soviétique un journal, du nom de la Pravda, qui veut dire la vérité en russe. On changeait de vérité tous les matins. Nous y sommes.


Notre Président affirmait cet été sans équivoque « aucune liberté n’existe sans devoir […]. La liberté où je ne dois rien à personne n’existe pas. Que vaut votre liberté si vous me dites que vous ne voulez pas vous faire vacciner ? Si demain vous contaminez votre père, votre mère ou moi-même, je suis victime de votre liberté […] Ça, ce n’est pas la liberté, ça s’appelle l’irresponsabilité, l’égoïsme. » Ces formules autoritaires séduisent son électorat et sa caste ploutocratique. Décortiquons-les un peu. La première phrase est pour le moins étonnante. Aucune liberté n’existe sans devoir ? Vraiment ? Devons-nous comprendre que la liberté est accordée par l’État, en compensation de l’accomplissement de notre devoir ? Voilà un exemple de subversion ! La liberté est intrinsèque à la nature de l’homme. Ce n’est ni l’État, ni la société qui la lui accorde, mais bien Dieu qui a voulu que l’être humain, en tant qu’être raisonnable, soit doté de cette qualité spécifique. On ne le dira jamais assez. L’homme est libre, mais la liberté n’est rien d’autre que l’exercice d’un choix réalisé en vue d’une fin que la volonté peut ne pas vouloir. L’homme est libre s’il possède toujours le choix d’agir autrement. Sa liberté implique un agir, fondé sur une décision liée à l’acte du jugement. C’est un entremêlement de la connaissance et de l’agir. L’objet du droit et de l’État contemporain ne peut être la liberté. Du moins, l’État n’a pas le pouvoir de nous offrir la faculté de la liberté. Il n’a que le pouvoir de l’encadrer par le droit. Il peut, par des lois, créer des conditions favorables à l’exercice de notre liberté . L’homme n’est jamais plus libre que quand il est raisonnable. L’homme n’est jamais plus libre que quand son agir est juste. Mais la raison et la justice sont les grandes fugitives des politiques modernes.


Emmanuel Macron ne fait pas référence à la liberté métaphysique en tant que telle, mais aux contraintes qui s’exercent sur le citoyen au sein des sociétés contractualistes. Sociétés dont le fonctionnement s’apparentent en réalité davantage à une forme sophistiquée de dressage. L’État devient contraignant comme une mère : « tu pourras sortir si tu as rangé ta chambre ». Il n’est pas question de volonté, de raison, de libre-arbitre ici. Ce n’est plus Big Brother mais Big Mother ! « Les peuples sont ce que font les gouvernements » disait saint Pie X. Quel peuple avons-nous aujourd’hui ? Eh bien nous avons un peuple d’enfants.


La subversion du sens du mot liberté conduit inévitablement à une forme de totalitarisme. L’État, par un pur arbitraire, sans prise en considération de la loi naturelle, ou de la fin ultime de la vie humaine, qui est Dieu, peut étendre sa domination à tous les domaines de la vie. La prédation de son autorité s’étendra sans fin, lui qui est juge de la liberté et qui nous impose en contrepartie des devoirs. Les Constitutions, les Déclarations, ne sont qu’autant de barrières artificielles qu’il peut ignorer par quelques ingénieuses tactiques. Nous ne pouvons que nous rappeler là l’usage abusif du droit du Roi Créon dans l’Antigone de Sophocle, lui qui injustement use de son autorité contre la loi éternelle.


Clarifions bien notre propos : l’État ne doit pas laisser faire tous les comportements. Nous ne sommes pas libertariens. Dire que l’homme est libre sans aucune restriction, ce n’est pas permettre tous les « agirs ». L’objet du droit est de contraindre les usages de la liberté qui pourraient présenter un risque grave pour le bien commun. La question sociale n’est pas la question morale. La politique n’est pas la morale. Elle lui est subordonnée, et s’en distingue, tant par sa fin (le bien public) que par ses moyens. Comme le note clairement Pierre Boutang : « Qu’est-ce que la justice, sinon soumettre à la loi du bien commun les volontés particulières, en conservant leur droit profond, masqué en elles par la démesure ? »


La deuxième partie de la déclaration de notre Président est l’expression de cette obscure marotte voltairienne « Ma liberté commence là où s’arrête celle des autres.» Là encore, cette déclaration n’est supportée par aucun élément philosophique rigoureux. C’est l’expression d’une société où chaque volonté est portée au rang d’absolu. Les hommes se trouvent alors antagonistes, et neutralisent leur opposition en vue d’un statu quo pacifique. Ce modèle n’a de société que le nom. Une communauté se doit d’être tournée vers l’amitié entre ses membres. En outre, la phrase implique que la liberté est autorisée de se tourner vers le mal, du moment qu’elle ne nuit pas à autrui, autrui étant bien entendu l’autre citoyen. Or, le premier principe de la vie morale est « Il faut faire le bien et éviter le mal ». Définir sa liberté par rapport à l’autre, c’est dire que la liberté peut légitimement faire le mal. C’est accorder un droit au mal, et un droit à l’erreur. C’est pourtant impensable ! Le mal n’a, par principe, aucun droit, lui qui n’est qu’une absence de bien.


« La liberté où je ne dois rien à personne n’existe pas ». Ironiquement, et malgré une syntaxe pour le moins douteuse, notre roi Ma-Créon ne se trompe pas ici. Mêler le vrai et le faux est décidément sa spécialité, sa technique favorite pour faire passer la piqure, enfin la pilule. Ou bien est-ce le signe de son manque total de structure intellectuelle.. La liberté est un don. Seulement, rappelons-nous, la liberté ne vient pas de l’État, mais de Dieu lui-même. De même, notre corps et notre vie ne sont pas un don de l’État, mais de Dieu. Un gouvernement n’a pas autorité pour imposer des lois qui touchent directement au corps humain, de même qu’un individu ne dispose pas de son corps et de sa vie à sa guise (autrement le suicide serait permis). Nous sommes là face à un grave désordre, une négation de l’autorité naturelle et légitime de l’Etre Divin. Nous ne pouvons qu’en tirer cette conclusion : l’opposition aux lois iniques du gouvernement n’est pas la défense de notre propre intérêt, mais la volonté de restauration d’un ordre éternel. À nous de trouver les moyens de manifester cette opposition.

Erwan Lebreton

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