Salué par certain pour avoir recyclé les anciens d’ « Occident » dans les sphères de pouvoir françaises, reconnu par d’autres comme fervent catholique, les hommages à l’annonce du décès de Valery Giscard d’Estaing ne se sont pas fait attendre, notamment chez les droitards de toutes obédiences.
Famille bourgeoise originaire du Gévaudan, les Giscard se sont rapprochés, par mariage avec la famille Cousin de la Tour-Fondue, de la noblesse du Bourbonnais et d’Auvergne.
Valery, Joseph et Philippe Giscard, tous trois maîtres des requêtes au conseil d’Etat et respectivement père et oncles du futur président de la République, sont ceux qui, après avoir voulu relever le nom de La tour-Fondue, seront autorisés, par décrets des 17 juin 1922 et 16 janvier 1923, à prendre celui de Giscard d’Estaing.
La famille d’Estaing de Requistat, non noble, dont descendent les Giscard en ligne féminine, est issue de la branche naturelle (et condamnée sous l’Ancien Régime pour usurpation de noblesse) de l’illustre maison d’Estaing, éteinte avec la mort de l’amiral du même nom sur l’échafaud en 1794. Relever « d’Estaing » fut fort peu apprécié, et l’on surnomma dès lors les Giscard « Messieurs de
Puipeu ».
Valéry, polytechnicien puis énarque, en souffrit au moins autant que de sa non-admission au Jockey Club. Le Duc de Doudeauville dira, à propos de l’ajournement du troisième président de la République, « il est heureusement encore des gens pour qui le mérite, seul, ne suffit pas ».
Celui qui disait « regarder la France au fond des yeux » en dinant chez monsieur tout le monde, fut un sujet de choix pour l’humour télévisé, du bébête show aux guignols, de Jean Roucas à Thierry le Luron.
Inspecteur des finances, élu local, maire, député, secrétaire d’état, ministre d’Etat, président de la République, membre du conseil constitutionnel puis académicien, l’homme su laisser des marques certaines, plus ou moins heureuses, sur la France.
Défenseur du traité de Rome et ardent partisan de la construction européenne technocratique comme député puis membre de l’exécutif.
Porteur, comme ministre des finances, de la loi janvier 1973 dite « loi Pompidou-Giscard-Rothschild.
Soutient, comme président de la République, de la loi Veil de janvier 1975 et du décret du 29 avril 1976 sur le regroupement familial.
Quand on a des camarades comme ça, nul besoin de causes à pourfendre.
Pour approfondir la question : le pamphlet de Pierre Boutang contre Giscard intitulé Précis de Foutriquet.
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