
Les Gilets jaunes ont eu le mérite de revaloriser la tradition de l’uniforme militant.
Chemise rouge communiste, camisa azul phalangiste, chemise verte des nationalistes roumains de la Garde de fer : les années 1920-1940 sont l’apogée de cette noble habitude.
Il y a quelque chose du vieil esprit aristocratique dans le costume politique : on se reconnait appartenir à une élite de l’action, une avant-garde d’éveilleurs de peuples. L’aspect populaire n’est pas moins présent puisque, à droite comme à gauche, c’est très souvent la chemise à poches qui emporte l’adhésion, et l’avocat José-Antonio Primo de Rivera, fils du dictateur espagnol et député, l’enfilera avec fierté.
Le gilet jaune a un sens, lui aussi : il est le symbole de l’automobiliste fliqué et taxé, cible favorite du racket fiscal. Symbole volontaire, il faut le rappeler, car son port n’a jamais été obligatoire et ce sont les Français eux-mêmes, spontanément, qui en ont fait leur emblème.
En est-il de même avec le masque bleu, imposé pour des raisons sanitaires ? La polémique sur la disponibilité des masques, la provenance étrangère des spécimens commandés et les accusations de destruction massive par le gouvernement a constitué un épisode particulièrement pénible pour les Français.
Le masque fut le signe évident de l’imprévoyance et de l’impuissance de l’Etat, le symbole de notre dépendance à l’égard d’un gouvernement d’incapables. Imposé dans la plupart des magasins et à l’école, le masque est désormais la manifestation de la tyrannie sanitaire alors même que le Covid-19 disparaît progressivement mais sûrement.
Perpétuant un état d’urgence obsolète, le masque est un outil superflu dont le port à tout crin justifie l’absence de courtoisie. En effet, pour se saluer, on se découvre et on montre son visage : on se montre tel que l’on est. Le masque est aux relations sociales ce qu’Uber est au commerce : la destruction de la proximité et du contact humain, qui suscite inévitablement, via la mise à distance, (par pitié, ne dites pas « distanciation », ce mot n’existe pas dans la langue française !), des relations fondées sur le pur calcul égoïste et narcissique. D’un bout à l’autre, le masque n’aura été finalement qu’un instrument d’humiliation pour le peuple français.
Tant que l’on porte le masque, on peut s’époumoner « Macron, démission ! » aussi souvent qu’on le souhaite, les autorités ne trembleront pas d’un pouce. « Ouf, ils respectent le protocole sanitaire ! » Les esclaves en révolte brisaient leurs chaînes et en utilisaient les débris comme étendard, en signe de victoire sur la tyrannie, mais il ne leur serait pas venu à l’esprit de revendiquer le moyen de leur supplice comme une bannière.
Si les chrétiens l'ont fait avec la croix, c'est parce que celle-ci nous a ouvert les portes du Ciel. Rien à voir, donc, avec le masque bleu. Porter le masque, c’est valider le discours du gouvernement sur un pseudo-fléau qui n’a pas touché le quart des Français et n’a envoyé en réanimation que 4% des personnes atteintes, selon le Docteur Sebag. Autant dire, une pichenette à côté de la canicule de l’été 2002.
Bas les masques !
Retrouvez tous les samedis, dans le Quotidien Présent, les réflexions inspirées par l’actualité à Julien Langella, cofondateur de Génération identitaire et membre d’Academia Christiana.
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